SYLVESTER STALLONE A ANIMÉ UN MASTERCLASS À CANNES : “J’ai encore toute ma tête et de l’expérience comme un vieux boxeur”

La journée du 24 mai, l’avant-dernier jour du festival, a été particulièrement pleine de passions. Vers 1h30 du matin, le nouveau film de Abdelatif Kechiche, Mektoub My Love : Intermezzo se termine et provoque la polémique. Et plus tard, c’est la super star américaine Sylvester Stallone qui fait son show lors de son masterclass. La Croisette, 9h du matin. Quelques solitaires et couples profitent du calme et de la fraîcheur de la côte. Cannes vidé de ses festivaliers vit sous un ciel maussade.

Vers la mi-journée, quelques journalistes attendent la conférence de presse d’Abdelatif Kechiche qui fut tendue. Visiblement ce film radical de 3h28 minutes n’a pas laissé les festivaliers indifférents. Dès 13h, une foule a commencé à se former autour de la salle Debussy. Très vite les queues s’allongent. Certains s’inquiètent de ne pas pouvoir avoir de place. Un passant voulant savoir la raison de ces interminables files interpelle une femme qui répond avec entrain : “C’est pour le magnifique Sylvester Stallone, le Rocky, le Rambo… qui donne un masterclass.” 14h, la salle de plus de 1000 places est bondée. Soudain le public se lève. L’acteur et réalisateur Sylvester Stallone est sur scène et fait son show. Une fois assis, il a montré aussi qu’il est intelligent, profond, spirituel et très humain.

En parlant de la résilience, il a affirmé qu’il n’est pas différent de quiconque et que le secret est de trouver un juste équilibre entre toutes ses faiblesses. En fait, pour lui Rambo représente l’aspect sombre de la nature humaine pendant que Rocky désigne l’optimisme. Toujours en illustrant la résilience, il évoque son accident de naissance qui lui a créé un problème d’élocution au point où les producteurs de Rocky, auraient préféré un kangourou à sa place, a-t-il rapporté avec une pointe d’humour. En parlant de Rocky, tournée en 25 jours, il a pensé que son succès est miraculeux. Moyens rudimentaires, un thème boudé par le public et le tout avec un acteur inconnu.

Il a fallu se battre pour cela, a-t-il raconté. Humain, il l’a été assurément. “J’aime toujours tous les Rocky du monde (…) L’échec vous rend plus intelligent, contrairement au succès”, a-t-il souligné. Après, il a parlé de sa passion pour la mythologie et la réalisation, de ses acteurs fétiches comme Steve Reeves, l’acteur qui a joué “Hercule”. “J’avais 12 ans et demi et je me suis dit en voyant le film, ça c’est mon avenir. J’ai ensuite beaucoup travaillé pour développer mon corps”, a-t-il confessé. Aussi, il a longuement parlé de Rambo. “Personne ne voulait de Rambo, ce monstre. Même le réalisateur a évité les messages politiques.” C’est dans ce sens qu’il a lancé humoristiquement : “J’étais effaré quand Reagan a dit : j’ai vu Rambo, c’est un républicain.” Ces années d’insuccès artistiques ne sont pas effacées. “Parfois je me suis mis en pilotage automatique en tant qu’acteur.

Dans les années 1980-1990, il y a eu beaucoup de n’importe quoi ! Ce fut une occasion de se mesurer aux acteurs jouant des rôles dramatiques.” Sur le plan santé, il a affirmé : “J’ai subi trente opérations chirurgicales, je suis comme un homme bionique qu’il faut huiler le matin”, et il ajoute que même si la force lui manque, “j’ai encore toute ma tête, mon expérience, ma stratégie, comme un vieux boxeur.” Enfin, il est revenu sur sa relation avec Arnold Schwarzenegger. “Nous sommes devenus des amis. Il est phénoménal, il est incroyable”, avant de parler de son prochain film Rambo : The Last Blood qui sortira en automne prochain.

Tahar Houchi

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