Représenter mon pays, l’Algérie, me ferait le plus grand plaisir

Le comédien franco-algérien Samy Naceri à “Liberté”.

L’acteur algéro-français, Sami Naceri, connu pour son rôle dans la saga cinématographique Taxi de Luc Besson, était présent en mai au 69e Festival de Cannes.

Le comédien qui a été souvent au centre de polémiques est revenu dans cet entretien sur la sortie de son dernier clip et ses divers projets.

Liberté : Vous êtes à Cannes avec une valise pleine de projets mais vous vous retrouvez au cœur d’une polémique pour un problème de permis de conduire…

Samy Naceri : Je suis venu à Cannes avec plusieurs projets. Je prépare environ une dizaine de projets. Je serais heureux de pouvoir en concrétiser au moins deux. La plupart de ces projets seront réalisés avec des étrangers. Je travaille surtout avec des Géorgiens, des Russes et Ukrainiens. J’ai une grande popularité dans ces pays où Taxi a été largement distribué et apprécié. Je me suis fait arrêter avec mon permis ukrainien que je n’ai pas encore régularisé. Mais cela ne constitue pas un délit. Je suis dans les temps puisque j’ai une année pour le faire. D’ailleurs, j’ai vite été relâché. Et là, je continue à multiplier mes rendez-vous de travail. Quant à la presse, elle cherche du sensationnel.

Liberté : Votre dernier clip intitulé « Une seconde chance », dans lequel vous livrez un slam touchant, (mis en ligne le 15 mars 2016), a été vu plus de 2 millions de fois. À travers ce titre, est-ce que vous essayez de tourner le dos au passé ?

Samy Naceri : Oui. Aujourd’hui, j’ai 54 ans. C’est vrai que j’ai fait des bêtises. Mais qui n’en fait pas dans la vie ? J’ai payé ma dette à la société. Et je revendique une deuxième chance ! Tout le monde mérite une seconde chance. Je pense que j’ai touché le public avec ma sincérité. Ces clics sont des messages positifs pour m’encourager à continuer dans la voie de la lumière. Que ceux qui m’ont envoyé des énergies positives trouvent ici l’expression de ma gratitude.

Liberté : Vous portez l’Algérie dans votre cœur. Pourquoi n’avez-vous pas réalisé de projets au pays ?

Samy Naceri : L’Algérie est le pays de mon père. Il est aussi le mien. Travailler dans mon pays et le représenter me ferait le plus grand plaisir. Je devais m’y rendre plusieurs fois, mais à chaque fois, il y a eu des empêchements. J’espère que ce jour va arriver. Je suis ouvert à toute proposition venant de mon pays : comme jouer dans un film où être l’égérie d’une marque.

Liberté : Aujourd’hui, l’acteur maghrébin s’est imposé dans le cinéma français. Qu’est-ce que cela vous procure d’être parmi les pionniers ?

Samy Naceri : Je pense en effet, sans prétention aucune, que nous avons ouverts les portes. L’histoire retient mon nom, comme ceux des autres à l’instar de Sami Bouadjla, Rochdy Zem, Saïd Taghmaoui comme des précurseurs. Plus tard, le flambeau a été repris par d’autres comme Tahar Rahim, Leïla Bekhti et Rachida Brakni. Je suis très fier d’avoir participé à nous imposer comme des Français d’origine maghrébine, capables d’écrire des textes, de faire pleurer ou de faire rire les gens en Europe. Une vague de violences islamistes s’abat sur la France. Cela ouvre les portes aux amalgames dans la société.

Liberté : Est-ce que cela touche aussi le cinéma ?

Samy Naceri : Les petites gens peuvent penser cela. Mais les gens de culture en France, producteurs, journalistes et réalisateurs confondus, savent que nous sommes ici pour montrer que nous n’avons rien à voir avec ces attentats horribles. Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac. Nous devons aussi assumer notre responsabilité et faire des films pour dire justement que nous ne sommes pas d’accord avec ces tueries.

C’est dur. Socialement et politiquement, il y a beaucoup de choses qui se passent. Le cinéma est aussi touché.

T. H.

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