L’Iran s’apprête à signer un accord sur le nucléaire avec les américains. La société Iranienne, quant à elle, attend toujours…

L’inéluctable mutation en marche: évolution plutôt que révolution

Le 14 juin 2013, Hassan Rohani est élu président de la République islamique d’Iran, dès le premier tour, avec 50,98% des suffrages exprimés. Tandis qu’une partie de la presse internationale s’est montrée optimiste en prédisant la fin de l’ère Mahmoud Ahmadinejad, une autre s’est voulue pessimiste en soulignant la détention du vrai pouvoir par le puissant « Guide », Ali Khamenei. Ce dernier est renforcé par son appareil ultra riche et puissant, en l’occurrence « le bureau du Guide », et par les miliciens du Sepah et du Bassij. Deux ans après, l’Iran s’apprête à signer un accord sur le nucléaire avec les Américains, le 30 juin prochain à Lausanne. La société iranienne, quant à elle, attend toujours…

L’Iran fait partie des pays les plus fermés aux journalistes. Nous en avons une image parcellaire, tronquée et faussée. La chance nous a été offerte d’y faire un court séjour et sitôt le sésame d’entrée confirmé, les idées préconçues semées par les médias défilent dans notre tête. Mais cet Iran ressemblet-il à ce que l’on entend, à ce que l’on voit à la télévision et dans les films iraniens célébrés dans tous les pays du monde  ? Pas toujours… Plongée dans un pays, en pleine mutation, confronté à des changements inéluctables.

 

L’INELUCTABLE MUTATION EN MARCHE

Il a fallu plus de deux heures pour franchir le point de contrôle des pafistes. Comme journaliste, on est soumis à une vérification supplémentaire. Une fois entrés, à notre grand étonnement, nous avons joui d’une liberté dans nos déplacements. A ce sujet les taxis sont les espaces les plus libres du pays. Et nous en avons bien profité ! Aussi, les langues n’ont pas besoin d’être provoquées pour se délier. N’importe quelle discussion, une fois passés les généreux et mielleux salamalecs, signe d’une très forte et sincère hospitalité, vire sur le terrain politique et de revendications libertaires. Visiblement, les citoyens, aussi prudents soient-ils, n’ont pas peur. Ils parlent des frustrations, des conditions de vie, des abus de pouvoirs, de manque de libertés et expriment leur espoir de changements. Chose qui ne saurait tarder, selon Hosseine, chauffeur de taxi le weekend et fonctionnaire la semaine, car « pendant que le pouvoir pérore et réprime, le peuple multiplie les actes de paroles libertaires et la société évolue », conclut-il.

On monte dans le taxi d’Imad, un jeune aux airs de rappeur. Encouragé par son style, on a risqué une question-constat : « Il y a beaucoup d’interdits ici…». Il délaisse un peu la conduite, nous regarde et nous lance : « Rien n’est permis dans ce pays… » Il reprend son volant avant de se retourner encore une fois vers nous pour ajouter avec un air malicieux : «  En même temps, tout est possible… »  En effet, Imad nous a proposé du vin, du whisky, des femmes, du haschich…  sans nous connaître. Visiblement, on fait confiance à l’étranger. Mais les prix sont à la hauteur des risques encourus. Ainsi une bouteille de whisky est proposée à 150 euros.

Le pouvoir mène une politique d’autruche : il interdit à tout va,même s’il sait que ces interdictions sont absurdes et non respectées. Ainsi Youtube, Facebook et autres réseaux sociaux sont interdits et considérés comme des délits graves. De ce fait, le surfeur téméraire est vite redirigé vers des sites de propagandes et de menaces sitôt qu’il tente une connexion à ces derniers. Néanmoins, il suffit d’une simple application que tout le monde a installé, fonctionnaires compris, pour contourner l’interdiction.

 

LE CINÉMA COMME PUISSANT MOYEN DE PROPAGANDE

En Iran, le cinéma est un enjeu majeur et un espace de jeu politique. Juste après la Révolution de 1979, certains, comme le Sheikh Fazlollâh Nuri, ont condamné cette invention occidentale, « Moyen d’intoxication », faite pour « agresser la foi religieuse du peuple iranien. »* En revanche, le gouvernement a vite compris l’importance du 7ème art dans l’éducation et la manipulation des masses. En s’appuyant sur l’héritage cinématographique iranien, les nouveaux maîtres de Téhéran ont utilisé le cinéma pour asseoir leur légitimité et répandre leur idéologie à travers la promotion du cinéma révolutionnaire. Dès 1982, un plan triennal a été mis en place. Il s’est décliné en la création de plusieurs institutions lesquelles se divisent en deux catégories : celles dépendant du président de la république et celles dépendant du guide de la république islamique.

Tandis que dans la première catégorie on retrouve la fondation du cinéma Fârâbî (1983), la Cinémathèque iranienne, le festival du film Fajr, dans la deuxième, figurent l’Organisation de la propagande islamique (OPI), le centre artistique de l’OPI qui a produit les quatre premiers longs métrages de Mohsen Makhmalbaf, aujourd’hui en exil, (Le refuge, Le repenti de Nasu, Deux yeux sans vue, et Boycott). A cela, on ajoute la télévision iranienne et les fondations religieuses dont la Fondation des déshérités et des mutilés, la Fondation des martyrs, le Kanoon. Cette dernière institution, relativement indépendante, a offert  les premiers films iraniens sélectionnés à l’étranger dont Le coureur de Amir Naderi (1985), Où est la maison de mon ami d’Abbas Kiarostami (1987), La clef d’Ebrahim Forouzesh (1987) ou encore Bashu, le petit étranger de Bahram Beyzai (1989).

Aujourd’hui, certaines de ces organisations dominent le champ audiovisuel iranien et évolue à l’image du souffle de liberté qu’a insufflé le nouveau président Rohani. Parmi elles, figure le puissant festival du film Fajr qui s’est tenu du 24 avril au 2 mai 2015. Ce dernier a accueilli plus de 200 invités étrangers, et a présenté plus de 150 films. Dans son marché, on a compté plus de 50 boîtes participantes. Au-delà de la présentation des films étrangers, il s’est agi de célébrer le cinéma iranien. Un succès pour la nouvelle équipe qui a montré une ouverture rassurante en comparaison avec l’ancienne inféodée à l’ancien président guerrier. La participation d’Abbas Kiarostami à cette édition est un gage de sérieux et d’ouverture. De son côté Ashgar Farhadi, Oscar du meilleur film étranger pour Une séparation (2012), nous a affirmé : « Je reste optimiste par rapport aux projets de la nouvelle équipe. »

 

LE CINÉMA COMME MOYEN D’ÉMANCIPATION

Le festival est aussi un succès pour la jeunesse qui l’a utilisé pour plus s’émanciper. Hotel Esteghlal, l’un des hôtels qui accueillent les invités étrangers, grouille de monde. Les bus sont en partance au Mellat Complex cinéma où se tient le festival. Nous avons préféré marcher. A la sortie, nous rejoignons Valiye Asr, la plus longue avenue (18 kms) du Moyen-Orient et l’un des plus vieux axes routiers traversant Téhéran du nord au sud. Nous prenons un bus, avec l’aide d’Alireza, un collégien croisé par hasard. A l’intérieur, les sexes sont séparés. Mais le jeune, avec un parfait anglais, nous rassure qu’il n’y a aucune gêne à prendre des photos. Cela a été vérifié. Les Iraniens n’ont aucun problème avec l’image. A la sortie du bus, on se glisse à l’intérieur du Parc Mellat, connu sous le nom de parc Shahanshahi (Parc Impérial) jusqu’à la révolution de 1979. Il est impeccablement tenu. Le calme et le murmure des eaux épousent poétiquement la verdure dominante. Certains bancs sont occupés par de jeunes couples. Pendant que quelques uns se regardent amoureusement, d’autres se touchent tendrement. Alireza, comme pour répondre à notre étonnement, nous affirme : « Cela est une chose normale. » En voulant savoir si cela est venue avec Rohani, le collégien nous informe : « Certes, le nouveau président a rompu avec le discours guerrier de son prédécesseur, mais ces choses se sont installées imperceptiblement bien avant. » Un peu plus loin, on arrive à la place des poètes. Plusieurs statues, dont celles de Hafez, Nima Yooshij et Ferdowsi, sont disposées sur deux lignes. Ils forment une sorte d’assemblée de poètes présidée par la géante statue de Mirza Taqi Khan Farahani, alias Amir Kabir (18071852), crée par Abolhassan Seddiqi en Italie avant la Révolution, puis livrée et posée en 2010.

Au complexe règne une ambiance cannoise : caméras, photographes, tapis rouge, stars et fans. Nous tombons sur une scène cocasse qui tranche avec l’image que l’on a de l’Iran. Plusieurs jeunettes, parfois avec un hijab prétexte, parfois intégral, encerclent un jeune comédien. Lors de la longue séance-selfie, certains foulards n’ont pas résisté à l’excitation. Il a fallu les ramasser. Bahareh, jeune portant le voile intégrale, regarde avec admiration de loin. Nous l’approchons « J’adore ce comédien et j’aime le cinéma comme divertissement et non pas comme profession pour moi » nous confie-t-elle. Dans le centre on croise des jeunes filles modernes et les salles sont prises d’assaut. Le soir, on repart en marchant à travers le parc. Il est 22 heures. Le gazon est investi par des familles qui pique-niquent et les chemins sont occupés par de jeunes filles qui jouent au squash. Nous suivons le son de la musique qui vient de loin. On arrive sur une esplanade pleine de monde, sexes mélangés, qui assiste à un concours de musique. Plusieurs groupes se succèdent et excitent joyeusement le public.

Vers 23h, nous rejoignons des hôtes pour un dîner. Ambiance décontractée et la tenue européenne est de mise. La maîtresse de maison s’agite dans sa cuisine et les convives de marque boivent, chacun selon son choix, sa boisson préférée. L’alcool coule à flot. Un cinéaste iranien internationalement connu, remarque notre surprise et nous souffle à l’oreille : « Avant la Révolution, on prie à l’intérieur et on boit à l’extérieur ; après la Révolution, on a inversé ce rituel »

 

AVOIR 20 ANS À TÉHÉRAN  

« Avoir 20 ans dans un pays et une ville où la danse, les liesses populaires, les relations entre sexes, aussi amicales soient-elles, sont interdites, n’est pas une chose aisée » nous confesse Merouane qui travaille comme serveur dans un restaurant chic de Téhéran. Au-delà de la rigueur et discipline apparente, le peuple iranien est profondément civilisé, cultivé, généreux, fier et mûr politiquement. Les jeunes profitent de cet héritage. Ainsi, devant la sévérité de la police morale, les jeunes pratiquent ce que les sociologues appellent les « rites de conversions. » Les manifestations autorisées, comme les liesses après les matchs de football et les mariages sont mises à profit pour vivre certains interdits. Ainsi, il arrive que l’autoroute soit bloquée par un cortège qui se livre à des chants et danses, à l’occasion d’un mariage ou d’une victoire footballistique. Certains profitent de cette occasion pour faire connaissance avec l’autre sexe. Aussi, pour rencontrer l’autre sexe, plusieurs stratégies sont développées. On drague sur les autoroutes, les embouteillages, un peu dans les parcs d’attractions. Une chance que les filles conduisent. On est prêt à dégainer sa carte de visite ou noter son téléphone sur un bout de papier que l’on lance, en pleine conduite, dans les voitures des convoitées qui se donnent à ce sport à cœur joie.

Outre cela, les fêtes privées dans les maisons restent le meilleur moyen et le plus sûr. « Mes copines et moi, organisons de temps à autre des soirées privées, autorisées par nos parents. » nous affirme Mojgane, étudiante en médecine. En effet, dans les milieux aisés, les parents autorisent leurs enfants à inviter des amis des deux sexes et faire des soirées durant lesquelles des amitiés et relations amoureuses peuvent se lier. Une fois les relations tissées, il faut les vivre. Comment les vivre dans un pays où la bise relève du délit ? Pour toucher la main de l’élu de son cœur, il faut posséder une voiture et le faire durant le trajet. Certains malins, profitant de la tolérance vis-à-vis des couples mariés, ont recours au mariage de complaisance, une liaison légale à courte durée. Il suffit de se présenter devant un clergé qui officialise l’union pour une durée déterminée. Certes ceci facilite la vie des amoureux, mais il n’en demeure pas moins que cela parfois s’apparente à de la prostitution légalisée et organisée. Ce fait se vérifie dans les hôtels chics, surtout à travers des couples dont le décalage d’âges est flagrant.

Également, il existe des lieux où les interdits s’estompent. On les assimile à des havres de paix où les codes deviennent moins rigides. C’est le cas à Darband (ou Sar-e Band), situé au nord de Téhéran, juste au-dessus du Tajrish Square, au début d’une piste de randonnée prisée, dans la montagne Alborz. Dans ce genre d’espace on s’habille sexy, se tient la main amoureusement, se touche tendrement, dévoile ses formes et aère ses cheveux librement. Et le décor paradisiaque environnant s’y prête. Les beaux restaurants, les thé-rooms traditionnels et les jets d’eau artificiels se conjuguent avec le murmure des eaux serpentant le long de petites gorges. Une touche de finesse dans une ville de brutes, dirait le poète. Le week-end les couples prennent d’assaut ces espaces même si les descentes policières sont fréquentes. A ce sujet Jafar, étudiant, témoigne « J’ai été arrêté par la police avec ma copine. Nous avons eu droit à des sermons. Nous avons signé une déclaration à ne pas refaire cela et enfin ils ont appelé nos parents » Et d’ajouter : « Et cela ne nous a pas empêché de recommencer… »

 

LA CENSURE FACE AU GENIE DU PEUPLE QUI RÉSISTE

D’aucuns pensent que le régime iranien est tendre. Il contrôle la société aussi bien par le bâton que par la propagande. La police est présente dans la société. Elle sort surtout les week-ends et des brigades prennent position dans les points stratégiques de la ville. Elle est surtout là pour dissuader et intimider puisque personne n’ose la confrontation directe.   Les principales chaînes de télévision et grands journaux, tels Jomhuri-ye Eslami, Resalat, Kayhan, et Tahran Times, relayent les versions officielles au sujet des questions nationales et internationales : les derniers faits divers survenus aux Etats-Unis, le droit au nucléaire… Outre les interdits, il y a lieu d’éduquer le peuple, de l’embrigader et de l’enfermer dans une vision fondée sur les mythes de l’ennemi extérieur et intérieur. Ainsi, on met en activité intense tous les appareils idéologiques de l’État : journaux, télévision, les écoles, les mosquées etc. A cela on ajoute les murs des villes tapissés par de gigantesques photos et posters propagandistes : photos de « héros » ou de « guides » qui rappellent constamment les fondements idéologiques islamiques de l’Iran.

Cependant, certains appareils échappent au contrôle. La famille par exemple. « Mes parents ne m’ont jamais obligée à porter le hidjab ou à prier. », nous confesse Sobha qui travaille comme guide touristique. « Je le porte sans conviction, comme une tenue de travaille, car il est obligatoire » ajoute-elle sans lâcher du regard le groupe de filles, portant des Jelbab, installé pour mieux contrôler, sur un point saillant de la Tour Milad. Cette dernière, une fierté nationale et merveille technologique, attire de nombreux touristes, surtout russes, et chinois. Sobha commente avec colère « Regardez ces filles. Nous avons presque le même âge. Elles constituent la police des mœurs qui contrôle si nos cheveux sortent de notre foulard, ou si notre jupe n’est pas assez longue pour cacher nos pantalons serrés. » Et elle se lâche, « Je rêve d’un Iran où je peux m’habiller comme je veux. »

Le week-end, la ville bouge, les embouteillages s’intensifient et la police se fait plus présente et les occasions de liesses se multiplient. Il arrive que la circulation se bloque la nuit, en pleine autoroute, par des jeunes qui fêtent un mariage. C’est une manière de transgresser l’interdit en passant par des choses légitimes : dans ce cas, il s’agit d’exprimer la joie et la vie, à travers une chose sacrée et autorisée par l’idéologie à savoir le mariage.

 

LES GAVROCHES DE TEHERAN

La ville est très organisée, la circulation même lente fonctionne bien, mais les signes de malaise sont nombreux. La pauvreté est présente et l’exploitation des enfants saute aux yeux. Les premières victimes sont les enfants de la République occupant les rues. Légion sont ces gavroches qui se livrent à des activités de misères : vente de DVDs, de CDs de musique, de jouets ou de fleurs dans les rues de Téhéran. Certains préfèrent laver les pare-brises de voitures. Très difficile de savoir d’où viennent ces enfants. La réponse vient de la bouche d’Ali, artiste peintre. Selon lui ces enfants sont ceux qui arrivent à fuir les réseaux qui les exploitent. On les achète presque à leurs parents dans les régions les plus pauvres d’Iran. On leur promet des postes de travail dans la capitale, en échange, une partie du salaire. Ils sont surtout placés dans le secteur de la restauration. En effet, certains serveurs dans les restaurants ne dépassent pas les 16 ans. D’autres, las d’être exploités finissent par fuir et se retrouver dans la rue. De temps à autre, « Nous lançons des appels aux artistes sur Facebook pour venir les aider et travailler avec eux », nous affirme Ali. Et il ajoute : « C’est une occasion de sensibiliser les gens à leur situation, et en même temps de les aider puisque l’argent récolté leur est versé. »

 

LES IRANIENS ET « LE PRINTEMPS ARABE »

Les Iraniens ne vivent pas en autarcie, ils suivent l’actualité du monde surtout via les réseaux sociaux. Par contre, l’évocation de ce que la presse a appelé « le printemps arabe » fait sourire, c’est le cas d’Ahmed, enseignant de mathématiques dans un collège et vendeur le week-end dans le bazar, qui nous affirme avec un ton amusé : « Nous ne sommes pas dupes. Ces bouleversements ressemblent à des opérations militaires et médiatiques. »  Et d’ajouter, « L’Iran aussi a connu plusieurs  soulèvements » En évoquant l’accord irano-américain, il conclut, « Au vu du contexte international, le changement viendra inéluctablement. La société évolue positivement. »

Aujourd’hui, les Iraniens vivent une autre ère avec le nouveau président, considéré comme modéré, avec l’espoir d’avoir plus de libertés. En effet, ce dernier montre plus de souplesse, d’ouverture et d’écoute. Le monde a changé et les mentalités on évolué. Inévitablement le gouvernement ne peut continuer à gouverner ni par la carotte, ni par le bâton. Aussi, les Occidentaux ont compris que les Iraniens veulent « Une évolution et non pas une révolution » pour reprendre les propos d’une diplomate suisse. Dans ce contexte, les Iraniens ont raison de continuer à espérer.

Par Tahar Houchi

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