72E FESTIVAL DE CANNES : Les JCC draguent la diaspora et Marco Bellocchio brigue la Palme

Pendant que les projections se suivent, les festivaliers continuent leur chasse de selfies avec les stars, et les militaires et policiers poursuivent inlassablement leurs rondes sous un soleil qui ose pointer son nez de temps à autre.

Le Festival de Cannes a été l’occasion pour plusieurs festivals de film de faire la promotion et de communiquer largement avec les professionnels. Parmi les festivals qui ont annoncé en grande pompe les grandes lignes de leur prochaine édition, on retrouve le Festival africain de Louxor et les Journées cinématographiques de Carthage.

Ce dernier festival, lors de sa conférence de presse, par le biais de son directeur général Néjib Ayed, a annoncé les grandes lignes de sa cuvée qui se tiendra du 26 octobre au 2 novembre 2019. Tout en insistant sur le caractère militant et engagé de la manifestation, il a mis en valeur l’importance de la plateforme professionnelle Carthage Pro, les ateliers de coproduction Chabaka et le programme de films en finition Takmil. Quelques nouveautés ont été révélées : le Liban, le Nigeria, le Chili et le Japon seront à l’honneur, et il y aura la mise en place d’une section dédiée aux films de la diaspora.
L’après-midi, la presse découvre Le Traitre, de Marco Bellocchio, qui raconte l’histoire du premier grand repenti de la mafia sicilienne.

En effet, Tommaso Buscetta, un cadre de Cosa Nostra décide de fuir pour se cacher au Brésil, au plus fort de la guerre entre les clans siciliens dans les années 1980. Puis, il collabore avec le juge Giovanni Falcone à qui il dévoile le fonctionnement de “la pieuvre”, ce qui va causer son démantèlement suite à l’arrestation de 366 barons. Le célèbre juge payera cela de sa vie dans un attentat à la bombe sur l’autoroute près de Palerme le 23 mai 1992.

Le cinéaste italien de 79 ans, avec ce film qui transforme le tribunal en théâtre, ambitionne de recevoir la Palme d’Or. Mais cela nous semble improbable malgré sa maîtrise technique, sa mise en scène sobre et plaisante, sa précision teintée de l’ambiance de la Commedia d’el Arte. Mais à Cannes, rien n’est impossible.

Tahar Houchi

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