Le train file à toute vitesse en direction de Berne. Nous approchons de la vitesse de la lumière. Nous vieillissons moins rapidement. C’est ce que nous allons vérifier avec le génie avec qui nous avons rendez-vous : Albert Einstein. Outre sa maison, qui se visite en moins d’une heure, l’exposition temporelle, devenue permanente après son succès, exige au moins 1h30. Cela étant, tout est relatif !
Dès notre sortie de la gare, un soleil éclatant nous accueille, baignant la ville de lumière. Certaines personnes sautillent comme des gazelles, tandis que d’autres papillonnent comme des papillons. Nous nous engouffrons dans la vieille ville, passons devant le Palais fédéral et empruntons le pont qui mène devant le musée Einstein et le musée d’Histoire de Berne. De loin, la bâtisse apparaît comme un bâtiment que l’on rencontre dans l’univers de Harry Potter.
À l’entrée, deux ours montent la garde avec une rigueur toute spartiate, incarnant l’animal totémique de Berne. Contrairement à Œdipe, nous n’avons pas d’énigme à résoudre pour passer. Une fois passée la caisse, cependant, dès l’entrée de l’exposition, nous nous retrouvons face à l’énigme de l’infinité de l’univers et des multivers. Plusieurs installations interactives permettent de visualiser les concepts relatifs à l’univers en expansion, aux dimensions et à la relativité.
L’exposition continue avec une présentation de l’enfance d’Albert Einstein en Allemagne et de ses études. On y découvre les influences qui façonneront son esprit scientifique. Puis viennent ses années bernoises (1902–1909), où il travaille comme employé au Bureau des brevets et rédige ses théories fondamentales. Des objets personnels et des reconstitutions de son bureau rendent cette période vivante.
Ensuite, on se retrouve dans la section qui s’intéresse à l’année 1905, durant laquelle il publie quatre articles révolutionnaires. Cette étape de l’exposition met l’accent sur ses travaux fondamentaux, dont la relativité restreinte et la théorie quantique de la lumière, à l’aide d’explications visuelles et interactives. Les curieux pourront approfondir leurs connaissances sur les théories de la relativité restreinte et générale à travers des maquettes et des animations expliquant la manière dont Einstein a transformé notre compréhension du temps et de l’espace.
Enfin, on termine l’exposition par un aperçu sur sa vie publique, son exil, la fin de sa vie, son héritage et son influence. C’était une expérience enrichissante et particulière. Elle mérite le déplacement.
Nous sommes sortis du monde de ce génie révolutionnaire. Le soleil brille toujours sur la ville et fait scintiller les coupoles du Palais fédéral. Tel des particules excitées, nous nous sommes égarés à travers la vieille ville pour atterrir sur une terrasse bernoise grouillante de monde, avant de prendre le train. Une manière réconfortante de rétrécir le temps en se déplaçant vite. Pas sûr. En revanche, les voyages enrichissent et gardent vivace l’esprit.
Tahar HOUCHI.
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