Cannes 2025 : «The Phoenician Scheme», de Wes Anderson, entraîne le public dans une relation père-fille psychanalytique sur fond d’espionnage,.
Comme d’accoutumée, le cinéaste américain, qui revient pour la quatrième fois en Compétitions la Croisette, s’est entouré d’un casting prestigieux et talentueux pour ce dernier film présenté en Compétition officielle.
«The Phoenician Scheme» relate l’histoire d’une famille et d’une entreprise familiale. À l’affiche, Benicio del Toro dans le rôle de Zsa-Zsa Korda, l’un des hommes les plus riches d’Europe sans cœur qui apprend à devenir meilleur en passant du temps avec sa fille déterminée. A ses côté, Mia Threapleton dans le rôle de Liesl, sa fille et jeune religieuse. Enfin, Michael Cera dans le rôle de Bjorn, leur tuteur.
«The Phoenician Scheme» succède à «Asterod City» (2023), «The French Dispatch» (2021) et «Moonrose Kingdom» (2012), film d’ouverture du Festival de Cannes cette année-là.
Wes Anderson propose une nouvelle plongée dans les années 1950 suivant un binôme rocambolesque : Zsa-Zsa Korda vient d’échapper à une énième tentative d’assassinat, il reprend contact avec sa fille, qui est sur le point de prononcer ses vœux définitifs, et qu’il n’a pas vue depuis six ans, dans le but de la former à sa succession. Pour mener à bien le grand projet de Zsa-Zsa — l’exploitation à grande échelle d’une région au riche potentiel —, tous deux s’embarquent dans d’extravagantes péripéties.
Wes Anderson a soulignée ses intentions sur ce film : « Le point de départ était d’essayer d’inventer quelque chose sur l’un de ces magnats européens des années 1950, comme Onassis ou Niárchos. »
Les marottes du cinéaste sont toujours bien présentes et, à travers cette relation père-fille, Wes Anderson filme de nouveau les liens familiaux, un thème déjà présent dans «La Famille Tenenbaum» (2001), «La Vie aquatique» (2004) ou encore «À bord du Darjeeling Limited» (2007). Cependant, au-delà du tandem principal et comme il en a l’habitude, Wes Anderson crée toute une galerie d’autres personnages qui gravitent autour des protagonistes principaux. Certains sont interprétés par des fidèles collaborateurs du cinéaste, comme Scarlett Johansson, Tom Hanks, Mathieu Amalric, Jeffrey Wright, Bryan Cranston ou Benedict Cumberbatch. D’autres, comme Michael Cera, font leurs premiers pas dans l’univers extravagant et fantaisiste de Wes Anderson, qui cosigne un cinquième scénario avec Roman Coppola.
Même si c’est la relation père-fille qui prime dans ce film, la multitude de stars, les rebondissements abondants, les scènes d’action déchaînées et la construction d’un monde original et farfelu qui ose devenir parfois iconoclaste séduisent les spectateurs. Dans «The Phoenician Scheme», les révolutionnaires communistes débattent de la valeur de la religion, l’Église accepte ouvertement des pots-de-vin et les saboteurs sont implantés au sein des organisations. À bien des égards, Anderson s’inspire des leçons de Frida Kahlo et de «L’Aviateur» (2004) – film de Martin Scorsese sur Howard Hughes, industriel, milliardaire, casse-cou, pionnier de l’aviation civile, inventeur, producteur, réalisateur, directeur de studio et séducteur insatiable – et les applique avec brio à un homme fictif.
Contrairement aux autres films récents de Wes Anderson, «The Phoenician Scheme» privilégie l’humour noir et la performance singulière du grand Benicio del Toro en est que plus truculente et la jeune Mia Threapleton, qui semble avoir parfaitement cerné l’imaginaire de Wes Anderson, offre une performance exceptionnelle.
Firouz E. Pillet, Cannes
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