Court métrage primé aux César 2023 et devenu long, le film de la cinéaste française met en vedette Juliette Armanet et Bastien Bouillon en revisitant les occasions manquées du passé, les souvenirs et les choix de vie, les regrets et les remords.
Alors que Cécile (Juliette Armanet) s’apprête à réaliser son rêve, ouvrir son propre restaurant gastronomique à Paris, elle reçoit un appel inattendu de sa mère (Dominique Blanc) : elle doit rentrer dans le village de son enfance à la suite de l’infarctus de son père (François Rollin). A quelques jours de passer l’examen pour pouvoir ouvrir, Cécile confie les préparatifs des plats à son second qui est aussi son compagnon (Tewfik Jallab).
Loin de l’agitation parisienne, elle croise son amour de jeunesse. Raphaël (Bastien Bouillon). Cette rencontre fortuite ravive les réminiscences d’occasions saisies mais surtout d’occasions manquées dans le passé. Ses souvenirs ressurgissent et
ses certitudes vacillent. Entre présent et passé, entre son rêve de devenir cheffe et les liens troublants qu’elle avait occultés, Cécile devra choisir entre l’avenir qu’elle imaginait et son passé qui perturbe ses projets.
A l’instar de Wes Anderson (Bottle Rocket, 1996) et de Damien Chazelle (Whiplash, 2014), Amélie Bonnin adapte son propre court pour son premier long métrage en en conservant le titre, les interprètes et certaines séquences, rejouées quasiment à l’identique. « Partir un jour » se déroulant dans le monde de la restauration, en particulier dans la cuisine d’une cheffe avec sa brigade,
l’intrigue amène, dans une mise en abîme assumée, Amélie Bonnin à faire rejouer par ses comédiens les scènes du passé au présent à l’image d’un chef qui revisite des plats et des classiques de la gastronomie.
Convoquant nostalgie, amour, remise en question et quête de soi, Partir un jour le fait en chanson, en invoquant, en guise de juke-box, les chansons populaires qui appartiennent à la mémoire collective : Le Loir et Cher, de Michel Delpech, Sensualité d’Axelle Red, Alors on danse de Stromae, Pour que tu m’aimes encore de Jean-Jacques Goldman, Je l’aime à mourir de Francis Cabrel, Cécile ma fille de Claude Nougaro, Femme Like U de K. Maro, et, bien sûr, le titre Partir un jour des 2Be3.
« Partir un jour » offre son premier grand rôle au cinéma à Juliette Armanet, qui est de tous les plans, aux côtés d’un Bastien Bouillon taquin et espiègle. Les thèmes abordés dans le film sont universels mais la bande-son qui convoque des chansons françaises saura-t-elle séduire la presse internationale ?
Après son baptême en ouverture du Festival de Cannes, Partir un jour est attendu en salle ce mercredi 14 mai 2025 en France comme en Suisse.
Firouz E. Pillet, Cannes
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