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LE FESTIVAL CINÉ-PLAGE DE HARHOURA : Les pieds dans l’eau et un œil sur le Maroc

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2 août 2019
LE FESTIVAL CINÉ-PLAGE DE HARHOURA : Les pieds dans l’eau et un œil sur le Maroc

Plusieurs acteurs, réalisateurs, directeurs de festival et journalistes, en provenance d’Algérie, de Russie, de France, de Grèce, du Maroc, du Burkina Faso…, ont participé à la 4e édition du Festival Ciné-plage du 23 au 27 juillet dans la ville côtière de Harhoura.

Au milieu de la journée, en cette fin du mois de juillet, il n’est pas conseillé de vagabonder, tête-nue, dans les rues vides de Rabat. Le soleil tape fort. Les rivages frais et cléments sont pris d’assaut et les multiples drapeaux et photos du roi Mohammed VI décorant les façades des bâtiments officiels, à l’occasion du 20e anniversaire de son accession au trône, sont restés sans grand nombre d’yeux admirateurs, tant le chant des sirènes des plages sont irrésistibles. Dans une ville presque déserte, deux minibus serpentent et empruntent la magnifique côte rabataise.

L’océan s’étend à perte de vue. À l’intérieur, plusieurs acteurs, réalisateurs, directeurs de festivals et journalistes, en provenance d’Algérie, de Russie, de France, de Grèce, du Maroc, du Burkina Faso etc. Ils viennent participer à la 4e édition du Festival Ciné-plage qui a eu lieu du 23 au 27 juillet dans la ville côtière de Harhoura. Il est organisé par l’Association marocaine des arts sans frontières (Amaf).
En arrivant à Témara, situé juste avant la destination finale, plusieurs magasins vendant des produits espagnols se dressent. Le réalisateur Abdellilah El-Jaouahiry explique : “Depuis la crise, plusieurs vagues de migrants espagnoles, sont arrivées chez nous pour y travailler.”

En effet, le Maroc comme terre de réfugiés économiques est aussi convoité par des Africains que l’on croise surtout dans des carrefours ou des feux, en train de mendier. On les rencontre aussi dans les hôtels et cafés. Il y a quelques années, devant le flux migratoire impressionnant, le royaume a procédé à un recensement et une régularisation de quelques milliers de Subsahariens. “Nous avons fait ce choix pour des raisons de sécurité. Un judicieux moyen de contrôler cette nombreuse population aussi diverse que complexe”, nous éclaire un officiel. Club nautique royal : il est 20 h. Sur une étendue de sable fin et jaune, embrassant une mer calme et doucereuse, alors qu’une légère brise soufflait timidement, quelque 1000 spectateurs se sont installés devant un écran géant et une scène magnifiquement décorée pour l’occasion de l’ouverture du festival.

Ciné plage : 7e art, musique et solidarité

La soirée a commencé par des hommages à plusieurs comédiennes maghrébines dont la marocaine Amina Rached.

Cette dernière, abandonnée par ses forces, a eu beaucoup de peine et de plaisir à arriver sur scène et déclamer son amour pour son public et son art. Le public l’applaudit vivement. “C’est une dame impressionnante. Elle a bercé, avec sa douce voix à travers son millier d’émissions radiophoniques des millions de Marocains”, nous souffle à l’oreille Khalid Sli, directeur du Festival maghrébin d’Oujda. Rachid El-Ouali et Abdelouahed Mjahed, respectivement parrain et président du festival, se succèdent pour expliquer le concept de Ciné-plage qui marie la qualité cinématographique aux attentes touristiques.  Et le programme annoncé revêt aussi un caractère solidaire et social. En plus des compétitions, plusieurs projections ont eu lieu dans des orphelinats, maisons de retraite ou campings. Ainsi durant 5 jours, sous les étoiles, bercés par les rumeurs des vagues, les spectateurs se sont laissés emporter par les vagues artistiques des imaginations des créateurs. Quatre jours plus tard, un après-midi durant lequel le soleil a imposé sa loi et ses rayons embrassaient une étendue d’eau océanique, aussi belle que mouvementée, devant l’hôtel Al-Kasbah, une trentaine d’invités se sont rassemblés. Habillés en tee-shirt blanc portant le logo de la Fondation marocaine de l’étudiant, ils se sont lancés dans un marathon de 5 km. “Nous marchons pour que les brillants élèves orphelins que l’on abandonne après l’épreuve du bac puissent aller à l’université et servir au mieux le Maroc”, lance l’acteur Rachid El-Ouali.  Tout au long de la marche, les voitures n’ont cessé de klaxonner en reconnaissant les stars invitées : Rafik Boubaker, Malik Akhmiss, Siham Lroussi, Tarik Boukhari, Mohamed Nadif, Hisham El- Ouali, Fatma Bensaidane, Adrianaga Akouabou etc. Ces mêmes invités ont aussi participé à “Ares”, activité de casse, proposée par Mayem Dahmouni. Il s’agit d’un concept qui consiste à casser des objets divers (télévision, vase, vaisselles etc.) pour déstresser. 20h30. L’heure de vérité sonne. Le public piaffe d’impatience. Au programme de la musique et surtout l’annonce et la remise des prix. Une soirée magnifique. Elle a été magique pour le Français, Olivier Coussemacq, qui a réussi un triplé, avec son film Nomades : cinéphilie, meilleur acteur et Grand prix. Un film élaboré dans la veine du classicisme fin et touchant, sans oublier de travailler le contenu qui se résume à des sujets qui préoccupent la société marocaine dont le lancinant problème de la migration clandestine vers l’Europe. Le lendemain, en fin de journée, retour à Rabat.

La ville est très animée. Sur une terrasse, on feuillette quelques journaux. Ils parlent tous des mêmes sujets : la fête du Trône, le démantèlement d’une cellule du Daech à Tanger et surtout l’adoption à l’unanimité d’un texte de loi qui pose le cadre promotionnel de l’officialisation de tamazight, laquelle fera son entrée en justice et sur les papiers administratifs.

“C’est une autre victoire qui consolide une longue marche”, nous affirme le populaire comédien Tarik El-Boukhari. À l’entrée de la Médina, l’ambiance de fête domine. Des cris de vendeurs divers se mélangent avec des lumières multicolores. Sur les trottoirs, les produits chinois et indiens repoussent les limites des produits traditionnels marocains. “Cette uniformisation est un danger pour la diversité”, regrette Ezzaldeen Shalh, directeur du Festival international du film de Jérusalem qui se bat férocement pour faire exister, vaille que vaille, cet important festival.

“L’art en général et ce festival en particulier font partie de nos moyens de résistance et d’existence”, estime-t-il. C’est dans le quartier chic de Hay El- Ryad que Mohamed Jall, activement et familialement impliqué dans le festival, nous parle de sa résistance à lui.

Contre la pauvreté et l’ignorance. Originaire d’un village perdu de Khribga, il doit son salut à l’écran. “Au village, l’oisiveté et le dénuement nous promettaient une existence insignifiante. Mais le cinéma a contrecarré cette promesse funeste et nous a ouvert les portes du monde et du rêve”, nous confesse-t-il avec un brin d’émotion.

Et quelles portes ! Jall, nom d’artiste, a été l’architecte de l’opéra d’Oman, décorateur de l’intérieur de la mosquée de Moscou, designer de plusieurs montres de collection et concepteur de nombreuses machines. Malgré cela, ce Léonard de Rabat reste modeste et ne rate jamais une occasion pour mettre en relief la puissance de l’imagination.

“Comme le personnage de Woody Allen, dans La rose pourpre du Caire, je suis passé de l’autre côté de l’écran”, se plaît-il à répéter inlassablement. À la fin du festival, les invités algériens dont Ahmed Rachedi, Mouni Boualem et Yousef Sehairi, qui ont mesuré l’amitié et la fraternité démesurées que vouent les Marocains aux Algériens, se sont rappelés qu’ils doivent aussi aller de l’autre côté de la frontière algéro-marocaine, restée toujours fermée. Le plaisir laissé par la Coupe d’Afrique gagnée par l’Algérie dans les cœurs marocains n’a de mesure que leurs espérances de vivre l’ouverture des frontières qui ont déjà inspiré plusieurs réalisateurs. En attendant, il reste les rêves qu’offrent le foot et le cinéma.

Tahar Houchi

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Tahar HOUCHI

Tahar HOUCHI est journaliste, reporter et cinéaste. Il écrit régulièrement sur divers sujets : société, culture, cinéma, musique et relations internationales.

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