Todas las azafatas van al cielo de Daniel Burman, avec Alfredo Casero, Ingrid Rubio. Argentine, 2002. Berlinale 2002.

Le cinéma argentin se porte bien et Subiela ou Solanas n’ont guère de soucis à se faire : la relève est assurée par de jeunes cinéastes à la créativité débordante.

Daniel Burman appartient à cette nouvelle génération de créateurs qui, malgré une situation socio-politico-économique bancale, trouvent le moyen d’exprimer leur talent. Dans son troisième long-métrage, Burman nous entraîne au bout du monde, à l extrême austral du continent sud-américain. Il plante son décor dans la blancheur de Ushuaia, lieu privilégié des errances amoureuses de Teresa et Julian. Teresa est hôtesse de l air et réside dans la capitale. Elle vit à une vitesse vertigineuse, toujours entre deux vols, loin des contingences de la vie matérielle. Elle profite d’un vol au sud de l’Argentine pour faire le point sur sa situation. Enceinte, elle réalise que le père de l enfant n en veut pas. Julian prend le même vol pour venir jeter les cendres de sa défunte épouse dans les mers australes, lieu de leur voyage de noces. Alors que tout lui réussissait (il est un ophtalmologue réputé à Buenos Aires), il se retrouve seul, désemparé, à la dérive, Tous deux vont tenter de mettre fin à leurs jours en essayant de mourir de froid dans une tempête de neige. Surpris en pleine tentative de suicide, ils se rencontrent au plus profond de leur âme. S entage ensuite un véritable chassé-croisé entre deux êtres voués à se retrouver puisqu ils s aiment.

Le film regorge de mélancolie douce et de lyrisme. Une voix off assène des propos philosophiques distillés avec modération et bien que le film reste sans prétention, il a le mérite d’offrir une évasion visuelle et émotionnelle. Les connaisseurs du show-biz argentin seront surpris par l’interprétation d Alfredo Casero, humoriste de son état, qui excelle dans le registre dramatique. Mine de rien, tout en douceur, on se laisse progressivement envahir par cette douce mélancolie et séduire par cette dérive des sentiments.